Stéphane Sénamaud

 

Depuis janvier 2013, Stéphane cultive 3000 m2 sous serres à Plougastel, sur la pointe du Caro : les plants de courgettes, pommes de terre ou encore haricots bio y ont remplacé, sous la main verte du nouveau paysan, les fraises hors sol qui occupaient la serre auparavant.

Après avoir travaillé plus de dix ans en tant qu’intermittent du spectacle, Stéphane a décidé de « changer de vie » : guidé par des envies de retour à la terre et sensibilisé à l’alimentation bio, il s’est lancé dans une formation en maraîchage bio au centre de formation agricole « Kerliver » à Hanvec. Puis, après quelques mois d’apprentissage du breton, il est devenu un « paysan breton ».

Comme bien de paysans nouveaux dans le métier, la barrière de l’accès au foncier fut difficile à franchir. Plusieurs tentatives se sont soldées par des échecs, avant qu’on ne lui fasse part de cette opportunité d’installation sous serre à Plougastel.

C’est chez Henri Thépaut, qui fut son maître de stage pendant 8 mois, que Stéphane a découvert les réalités du monde agricole. Henri et Marie-Annick, la salariée de la ferme, lui ont transmis les gestes du métier, les techniques de production. Et surtout, c’est auprès d’eux qu’il s’est rendu compte que ce métier n’était pas de tout repos, d’un point de vue tant physique que mental. Malgré ces difficultés, et les longues journées de travail qui sont aujourd’hui les siennes, Stéphane apprécie son métier, synonyme d’autonomie et de contact avec la nature.

Les premiers mois de culture se sont avérés très positifs : sous la chaleur de la serre, les légumes ont tellement bien poussé que le rendement a été supérieur à ce qu’il avait escompté. Même s’il a « raté ses carottes », Stéphane a merveilleusement réussi ses pommes de terre, au plus grand bonheur des adhérents des Court-Circuit !

« L’effet Henri » : c’est ainsi que Stéphane désigne son engagement syndical. Il est entré dans le Conseil d’Administration du GAB (Groupement d’Agriculteurs Biologiques) du Finistère en janvier. Comme Henri, président de la FNAB pendant quelques années et actuellement président de Biocohérence, Stéphane donne une grande importance à la défense d’un mode de production paysan face à l’actuel développement de l’agriculture biologique, qui prend des airs d’intensif. Le paysan souligne : en cultivant ses terres sur une petite surface, dans le respect de l’environnement et sans « exploiter » aucun salarié, Stéphane est dans une démarche « politique ». C’est en effet « par le bio qu’[il est] entré dans le monde agricole »…

Henri THEPAUT

 

 

Lannourzel, 29470 Plougastel-Daoulas