Daniel et Kévin Pochard travaillent tous deux à la ferme de Ker ar Beleg. Daniel s’occupe de la production tandis que Kévin, son fils, travaille à la transformation. Leurs 32 vaches, pour une surface agricole de 27 hectares, produisent 211 000 litres de lait par an.
La ferme de Ker ar Beleg a été convertie à l’agriculture biologique en août 2000. Daniel n’a pas suivi une formation scolaire agricole mais seulement une formation pour adulte (fort intéressante et indispensable par ailleurs). « On ne se fait pas soi-même, on ne se fait pas une opinion sans l’influence des gens qui nous entourent, de nos lectures, de nos enseignements et de nos recherches » nous fait remarquer Daniel.
A la ferme de Ker ar Beleg on n’utilise aucun désherbant, aucun engrais, aucun insecticide, aucun fongicide. Pour la fertilisation, les deux hommes se contentent des fertilisants de la ferme : un peu de lisier, du fumier vieillit avant de l’épandre et 2 tonnes de Sulfate de Potasse par an en tout et pour tout. Ils ont aussi modifié l’assolement et rétabli les rotations sur l’exploitation : La pâture multi-espèces est la tête de rotation pendant 5 à 6 ans, puis suit un maïs sous couvert d’un mélange céréales, puis revient de nouveau la pâture semée au printemps sous couvert d’une avoine ou d’un mélange céréalier. Enfin, pour les soins aux animaux, l’agriculture biologique (le règlement européen) tolère trois traitements allopathiques (antibiotique, anti-inflammatoire) par animal. Mais sur l’exploitation, ces traitements ne sont utilisés qu’en cas d’urgence, au profit de l’homéopathie.
Kevin, le fils s’installe avec son père en transformation laitière en juillet 2011 suite à une formation initiale et validation d’un BTS ASCE Gestion de l’exploitation au CFA de Pommerit-Jaudy et deux certificats de Spécialisation Production animale bovin à l’institut (IREO) de Lesneven et Transformation de produits fermiers à Pontivy. C’est une opportunité pour créer un emploi supplémentaire sur l’exploitation, vu l’impossibilité de bénéficier de foncier supplémentaire pour augmenter la production. Il devient alors possible de vendre la production localement.
La conversion à l’agriculture biologique a été le résultat d’une prise de conscience : produire autrement sans désherbants, sans insecticides, sans fongicides, sans engrais chimiques et en limitant au maximum l’utilisation d’antibiotique et d’anti-inflammatoire pour éviter de souiller l’environnement où nous travaillons et transmettre l’exploitation agricole aux générations futures dans l’état qu’on l’a reçu. L’adhésion à Bleu, Blanc, Cœur a parut être une suite logique à l’engagement de Daniel et Kévin en agriculture biologique. Ils voulaient avant tout fabriquer des produits de bonne qualité et riche en Oméga 3.
